Le Meilleur déguisement reste celui de la foule. Au milieu d’une marrée humaine allant dans tous sens, chacun était une goutte d’eau ignorait des autres. Elle pouvait passer inaperçu et faire ce qu’elle voulait tant qu’elle ne tentait rien d’extraordinaire, et encore il semblerait qu’une puissance dépassant l’entendement soit utile pour alerter qui que ce soit. Tout le monde était concentrer sur sa personne, sur ce qu’il avait prévu de faire sans se soucier de son voisin, de cette personne qui passait à côté de vous et pouvait nourrir de noir dessin. Un rien suffisait à vous faire passer pour n’importe qui, devenir invisible.

Personne donc, ne prêtait attention à ce jeune homme aux allures de vagabonds. Une sorte de voyageur, ou de sans domiciles aux vêtements usés. Justement, un homme sans situation, qui voudrait s’en approcher sans redouter d’être contaminer par un mal trainant dans les rues ou avoir à faire à un fou ? Cette illusion lui était favorable en réalité. Ainsi, il allait pratiquement où bon il lui semblait sans jamais être inquiété. Et si les gens savaient… En réalité, cet homme, si on pouvait le nommer ainsi, était en chasse. Il avait retrouver une proie qu’il ne pensait jamais retrouver et depuis peu, la suivait en restant dissimuler par tout ce que la ville avait à offrir.

Abris de bus, panneau publicitaire, troupeau d’humains. Il s’y dissimulait quand sa cible se retournait, pouvait se doutait d’être suivis. Et par moment, il restait là, à attendre tout en l’observant. Le vagabond était nourrit par une soif de vengeance. Il voulait traquer, faire payer mais sans pourtant faire verser le sang. Mais si cela devait arriver…

Maintenant, il l’avait suivit jusqu’ici, l’observant de loin. Le s « stalkant» comme l’expression le disait. De l’autre côté de cette rue animée, malgré les nombreux véhicules qui y circulaient, il ne le perdait pas de vue. Même la foule qui passait, semblait un minimum le respecter, s’écartant quand ils s’approchaient de lui, et passant au plus vite comme s’ils ne voulaient pas perturber son affaire en lui bouchant la vue. Oui c’était lui. Jonas le reconnaissait et chaque second où il regardait cet humain mûr, blond et barbue, ce visage si familier, il ressentait cette colère qui montait en lui. Le goût amer de la trahison, le sentiment de l’injustice qui empoisonnait votre cœur, vous damnant pour la faite d’autrui.

Sans doute, Jonas aurait aimer rester un simple androïde, ne plus ressentir ces émotions humaines qui le torturaient. Mais maintenant, il les connaissait, il ne savait pas comment les gérer et se laissa donc emporter par cet instinct qui avait parasité et remplacer son programme logique. Ses fonctions ne le guidaient pas dans les tâches préprogrammer comme avant, mais l’aidaient depuis son éveil à réaliser ses dessins. C’est alors que quand sa cible semblait l’avoir remarquer, Jonas en profita pour disparaitre comme un fantôme, lorsqu’un bus passa entre eux deux, masquant l’un est l’autre.

Jonas s’était faufiler plus loin rejoignant un endroit plus à l’abris. De la, entre les panneaux publicitaires et les passants, il était plus discret. L’androïde pouvait mieux observer, surveiller la prochaine personne sur sa liste de la vengeance. Quand il avait vu qu’il s’était fait repérer, Jonas s’était vite cacher. Sur le coup il aurait put penser que son ancien propriétaire l’aurait ignorer, oublier même et n’aurait pas fait cas de lui. Alors, Jonas se serait donner à cœur joie de lui rafraichir la mémoire. Mais non.

Charles avait traverser la rue pour rejoindre l’endroit exacte où l’affranchit se tenait il y a tout juste quelques secondes. Ce dernier l’observait toujours, constatant que l’humain ne venait pas la par hasard, mais qu’il cherchait quelque chose. Qu’il LE cherchait. Un sourire malsain se dessina sur ses lèvres en plastiques. Dans sa tête, Charles agissait ainsi car il devait paniquer, culpabiliser, avoir peur d’un potentiel retour. Au moins, cela voudrait dire qu’il avait un minium de conscience, quelque chose à cacher. Cela lui donna une idée.

A nouveau, Jonas se dévoila pas trop loin, s’assurant que son ex propriétaire le remarque. Il attendait tel un spectre guettant un vivant sur sa terre hantée. Quand il le vit, quand leur regards se croisèrent à nouveau… Le TR400 se volatilisa de nouveau car un groupe d’humains passa. Il voulait que Charles comprenne qu’il ne se trompait pas sur son compte et le suive, poursuive cet inquiétant jeu de piste. Ainsi, s’il le fallait, Jonas renouvelait la chose encore et encore, guidant sa victime là où il le désirait. Si ce dernier refusait de s’y prêter, alors l’androïde le traquera, fera de sa vie un enfer. C’était ce qu’il y avait de beau avec l’indépendance. On ne suivait plus un programme précis et prévisible, mais on s’adapter, on pouvait surprendre à chaque fois.

Jonas poursuivait ce petit jeu, encourager en voyant Charles y participer. L’humain le suivait donc, c’était parfait. L’androïde le guida alors à travers les rues. Chaque point qu’il le faisait rejoindre, l’emmener petit à petit loin de la foule. On voyait de moins en moins d’habitants, les lieux touristiques et commerciaux, devenaient de simples immeubles d’habitations qui semblaient se délabrer petit à petit. Jonas n’abandonna pas, veillant à ce que Charles le suivait bien, le voyait pour cela.

Suivant donc davantage son instinct, l’androïde improvisait surtout, s’adaptant à l’instant comme n’importe quel humain. Et au final, il trouva ce dont il avait besoin. Il emmena donc Charles jusqu’à une vieille ruelle. Une de celles un peu inquiétante, entre un bâtiment abandonné et un vieux chantier qui peinait à avancer et semblait laisser à l’arrêt. Et donc le sol fut décorer de quelques détritus si ce n’était de vieux sacs poubelles laissés là comme si on s’attendait que n’importe qui viendrait nettoyer. Un androïde sans doute, mais Jonas qui passait par là, n’avait plus l’intention de jouer les boniches.

Revenons donc à notre histoire où Jonas avait guider son ancien propriétaire jusqu’ici. Il s’était cacher dans un recoin à observer. De là, devenu une ombre, il regarda Charles, étudia ses réactions, ses émotions. Tel un chat tapis quelque part, attendant le bon moment pour bondir sur sa proie pour y planter ses griffes et ses crocs. Et quand il jugea avoir suffisamment attendu, il quitta sa position pour apparaitre devant lui, à une bonne distance, mais ils pouvaient reconnaitre les traits de l’un et l’autre et s’entendre sans avoir à lever la voix. L’heure était venue de la confrontation.

"Bonjour, maître Charles." Disait-il sur un ton froid qui n’avait rien d’aimable ni de détacher, mais plus proche du sarcasme.