Situation délicate.
Doux euphémisme, quand Ethan jette un coup d'oeil sur son passager et qu'il réprime difficilement un soupir, parce qu'il a aucune idée de ce qu'il va bien pouvoir en faire, de ce fameux passager. Une sombre histoire de tromperie entre mari et femme (enfin, de la part du mari) et l'androïde, témoin des tromperies, a récemment dévié de son programme et tout balancé à madame. Celle-ci, déjà en contacte avec l'agence, avait appelé Ethan, ambiance colère et compagnie - comprenez, entre le mari volage et l'androïde bugué maintenant ! L'avait écouté la complainte avant de lui dire qu'il arrivait, parce qu'il aimait pas bien le ton du mari quand ce dernier avait débarqué...

Résultat ? Il se retrouve avec l'androïde dans la caisse parce que ce dernier allait prendre cher de la part du mari, autrement - et aussi insensible puisse être Ethan la majorité du temps, l'a pas envie de voir un compère finir à la casse, surtout pour avoir juste dit la vérité sur une situation de merde.

Mais toujours est-il qu'il n'a aucune idée de quoi en faire. Ce con veut pas retirer sa LED pour être plus discret et dès lors, il serait risqué de le garder à l'agence, qu'est censée ne plus avoir le moindre androïde en son sein ; alors, le seul endroit auquel Ethan peut penser, à une heure aussi tardive, c'est le Android Hell Blues. Parce que c'est bien assez androïdes friendly pour avoir un bon samaritain qui saurait prendre en main le nouveau déviant. C'est la raison pour laquelle il se gare devant, alors que c'est pratiquement l'heure de fermeture - mais Ethan s'offre le luxe d'une clope tout de même, avant de sortir de la bagnole en marmonnant un "suis-moi" peu avenant, mais qui semble marcher sur une conscience encore à moitié enfermée dans son obéissance.

Clope écrasée sous la botte, avant de rentrer dans le bar - quasi vide, forcément. Merle est au comptoir et sans doute que tout ce qu'il peut bien lui inspirer à cet instant est une vague de désespoir face à l'heure à laquelle il débarque. Mais Ethan se démonte pas, vient à approcher du comptoir, sa voix laissant un "bonsoir" à peine sifflant pour saluer, avant de se planter là, suivi par l'autre androïde qui se met en position d'attente. "Dis voir, j't'emmerde à cette heure-là, parce que..." Grimace, face à l'hésitation qui dure pas bien longtemps finalement. Alors il se penche pour s'accouder au comptoir, semblant soudain sur le ton de la confidence avec elle. "Tu connaîtrais pas un endroit, disons... Safe, pour les déviants ?" Le regard qui soutient l'autre, alors qu'un léger signe de tête vers l'arrière semble indiquer l'inconnu au bataillon.

[Désolé du retard, la plage à grignoté ma tête]

Affairée tranquillement à ses activités presque favorites, Merle préparait les cocktails, les bières, diluait le thirium, vérifiait sa fermentation, et partageait avec Cedar quelques anecdotes vis à vis des clients. En somme, une journée normale à l’Android Hell Blues. Bien que de fait, la fermeture était proche, et que Merle s’efforçait de s’assurer que la vaisselle était faite, avant de pouvoir faire le ménage, et surtout, de le commencer en virant les poivrots un peu trop insistants pour dormir dans l’établissement.

Satisfaite de son premier ménage, Merle comptait passer au second une fois le bar fermé. Venant chercher les clés au comptoir, elle vit soudain la silhouette d’un homme se dessiner dans l’embrasure de la porte.
Un homme qu’elle reconnu. Un client. Un androïd. Un, qui, avait un caractère suffisamment sympathique pour que Merle fasse attention à lui, tout en l’appréciant comme jamais.
Mais le brun à l’allure débraillée n’était pas seul. Il avait avec lui un androïd bien plus propre sur lui, même en uniforme. Plissant les yeux, la femme s’interrogea, analyant la situation. Répondant au bonsoir avec un sourire sympathique malgré tout, elle entendit la question du type et eut un soupir.

Bon. Cela lui donnait le contexte.

“Je suppose que tu ne demande pas ça pour toi, mais pour lui ?”

Pointant de la tête l’android en attente, Merle jeta un oeil mental à l’heure, et pris ses clés :

“Je ferme, et on en cause. J’ai une solution pour toi. Pour lui. Si tu veux boire un truc, tu demandes.”

Elle sembla s’adresser autant à Ethan qu’à l’android derrière lui. Elle en profita pour fermer la porte, avant de revenir à son comptoir, faisant signe à ses deux invités inopportuns de venir s’asseoir au bar, en profitant pour nettoyer un peu ce dernier :

“Alors ? Vous avez choisi ?”

[Je commence doucement :3]