— beautiful crime —

take what you need, say your goodbyes
(song)

des bâtiments abandonnés. vide d'humanité, il y en a des tonnes à detroit. et cela a son avantage quand on cherche à se terrer. un jour, on passe son temps dans un appartement minable, y existant à l'intérieur comme si c'était le sien. un autre jour, on se confondait avec les autres machines détruites au cœur de la décharge, évitant celles qui se montreraient plus vives. et aujourd'hui, j'avais choisi l'église. car elle aussi, elle est désertée. à moitié brisée par le temps et le manque d'attention par celleux qui l'avaient jadis bâti. si j'avais été stupéfait par l'orfèvrerie à mon arrivé, j'ignorais pleinement la signification réelle de l'environnement. pour moi, c'était un endroit paisible qui me permettrait de me mettre en veille comme tous les autres. aussi j'avais trouvé une place parfaite, un peu dans l'ombre, afin d'être sûr de ne pas être remarqué pendant la recharge de ma batterie. ainsi recroquevillé, un maigre sachet de thirium serré entre les paluches tel une peluche, je...- "finis par trouver enfin le sommeil" comme nos semblables faits de chairs diraient. mais le repos fut de courte durée. je le sentais, je n'étais pas pleinement rechargé. cependant, c'était par instinct que je m'étais relevé. il y avait du bruit. cela signifiait que je n'étais plus seul. seulement, allez savoir qui était là. j'avais une chance sur deux de tomber sur un allié ou un ennemi. j'avais également espoir que cela ne soit qu'un animal vagabond. une hirondelle dans la charpente. mais pas sûr que les créatures aviaires fassent ce bruit là. j'essaye de garder mon calme. peut-être que si je ne bouge pas, l'inconnu ne me remarquera pas ? peut-être que l'individu n'est que de passage. peut-être que... peut-être que... mais les pas se rapprochent. beaucoup trop. et dans la position dans laquelle je me trouvais, je ne voulais pas être acculé, il fallait que je sorte maintenant. je me relève donc d'un bond. de mon poing gauche, je préserve le minable sachet de thirium que je cherche vainement à cacher dans mon dos. puis je m'exclame.

- barrez-vous !

avec mon allure peu attrayante et mon vocabulaire, j'espère me faire passer pour l'un de ces squatteurs qui cherchent à préserver son territoire pour des affaires louches. mais soyons honnêtes, je n'ai jamais été très bon acteur. aussi, je ne perds pas de temps pour brandir mon pistolet de mon poing droit, le pointant dans la direction du passant. même si ma menotte est tremblante, je suppose qu'un outil pareil doit toujours faire son petit effet. surtout quand nous sommes nous-mêmes désarmé. aussi j'insiste par la parole.

- ou sinon- ###JE TIRE###.

ma voix grésille sur mes dernières paroles démontrant mon état endommagé, et surtout, même si j'ai pris la peine de cacher et le thirium et mon bras gauche, impossible de ne pas savoir que je suis l'un de ces foutus androïdes déviants. armé et désarçonné en plus.